samedi 3 janvier 2015


Je n'écris pas pour plaire, je n'écris pas pour divertir, et encore moins pour flatter le lecteur ; j'écris pour changer le monde. Écrire pour me faire un nom, écrire pour laisser une trace, écrire pour que l'on se souvienne de moi je m'en fiche car, de toute façon une fois mort je ne serai plus rien. Mais je vis, et puisque je respire je ne veux pas vivre pour rien. Tant qu'il me restera un souffle je serai déterminé à avancer dans l'écriture, à penser et repenser le monde, et à contribuer à la société en travaillant pour la cause de l'humanité.


                                                                                                         Esteban LEMAIRE









Nouvelle de Noël.



Cher Père-Noël,
cette année je vous écris pour vous dire que je ne veux plus de nouveau cadeau.
L'année dernière, celui que je vous avais demandé n'est jamais arrivé. Pourtant j'ai été patient et j'ai longuement attendu, j'ai scruté le ciel pendant des jours et des semaines pensant que vous m'aviez oublié. Chaque jour j'espérais un peu plus que le lendemain matin serait le bon ; qu'en me levant, je découvrirais mon cadeau en ouvrant les volets de ma petite fenêtre. Chaque jour, chaque lendemain matin je vérifiais. Et aujourd'hui, j’attends toujours mon cadeau Père-Noël.
Depuis ma petite fenêtre, je vois un paysage, un endroit vert et boisé, une forêt, une prairie, des maisons où les cheminées crachent de la fumée, mais je ne vois pas ce que je vous ai demandé.
Quand je sors, autour de moi la nature, le vent qui ruisselle sur la peau de mon visage et les oiseaux qui chantent : des mésanges. C'est l'hiver. Mais il ne fait pas froid. Il ne neige pas.
Ma grand-mère a dit aujourd'hui que si ses ancêtres revenaient sur Terre, ils ne reconnaîtraient plus notre terre pour une saison d'hiver. Elle a dit aussi, qu'enfant, lorsqu'elle sortait de la messe de minuit pendant la nuit de noël, ma grand-mère s'émerveillait du ciel enneigé et se souvient d'avoir tenu dans sa main un énorme flocon qu'elle avait attrapé. Mais depuis que je suis né, il ne neige plus et ma grand-mère commence à être vieille.
Cette année, je ne veux pas de nouveau cadeau Père-Noël, je veux seulement le cadeau que j'ai attendu et n'ai jamais reçu. Je veux de la neige. J'aimerais que la neige tombe du ciel pour que ma grand-mère puisse tenir une dernière fois dans sa main, avant de mourir, l'énorme flocon de neige qu'elle avait attrapé autrefois.

Mais cette année, je crois que j'ai compris Père-Noël, la neige ne tombera pas et une fois encore je n'aurai pas mon cadeau car si vous ne m'apportez pas de neige, ce n'est pas parce que vous m'oubliez mais parce que faire tomber la neige est devenu impossible. Les hommes ont détruit la magie de noël. Ils ont été plus fort que vous Père-Noël.


                                                                                                         Esteban LEMAIRE








Le dormeur de la rue.
Ouvrir Oeil.



C'est un lieu refroidi où chantent les pas des passants ; marchant, certains courant follement : l'argent les rendaient fier et les yeux devant les vitrines, ils ne pensaient qu'à dépenser. Au bord de cette petite rue qui mousse de folie siège un homme. Assis sur les pavés froids, bouche ouverte et la main tendue, il fixe les passants. Pâle dans son lit de pierre où la lumière de la ville pleut, il attend. Grimaçant comme grimacerait un souffrant, les pieds gelés : il a froid. Mais personne pour le voir, personne pour l'entendre, ce pauvre est seul. Seul au milieu de la foule qui ne le voit pas ; passant devant lui comme s'il n'existait pas, l'évitant. Lui, tranquille, se meurt dans ses souffrances, dans le bruit de la ville, en silence.


                                                                                                         Esteban LEMAIRE